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Post-Chromatic Stress Syndrom — Composition Métal Polymétrique

Post-Chromatic Stress Syndrom_cover

 

L’Inspiration

Ces derniers mois, j’ai pu progresser à la guitare électrique par la pratique de rythmes complexes et non-naturels, notamment avec l’apprentissage de morceaux du groupe de metal Meshuggah, internationalement réputé pour leurs compositions rythmiquement torturés. Ce n’est pas forcément les plus rapides ou les plus difficiles à exécuter d’un point de vue dextérité, mais ils sont difficiles d’un point de vue mental : il faut réussir à les comprendre, sachant que la signature rythmique est rarement fixe d’une mesure à l’autre, en plus d’être quasiment toujours asymétrique, qu’il y a plein de syncopes et que les accents arrivent là où on ne les attend pas.

La Composition

Cette influence s’est fait sentir au niveau de mon improvisation, et j’ai commencé à composer de plus en plus de rythmes « cassés » comme ceux de Meshuggah.

Mais ce n’était que des impros, jusqu’au moment où j’ai trouvé un motif pour lequel je me suis dit : « ok, il faut que j’en fasse un morceau, et il commencera comme ça ». L’accordage est standard.

C’est ainsi que riffs après riffs, la musique a pris forme, pendant deux petits mois.

J’enregistrais chaque motif à l’aide de MIDI Guitar de chez Jam Origin, ce qui me permettait de retravailler les motifs en MIDI. Il y avait ainsi un aller retour constant entre ce que je faisais, ce que je voulais faire, et ce que je sentais comme possible à exécuter J’étais ainsi sûr de garder un côté naturel, malgré les cassures rythmiques, car celles-ci n’arrivaient pas à des moments trop improbables. C’est complètement subjectif, mais il fallait réussir à sentir à quel moment un motif pouvait être tronqué, pour que ça fasse un petit effet, sans que ce soit perturbant.

D’ailleurs, c’est si cassé que je ne pouvais pas toujours afficher la signature rythmique réelle (quand il y a des coupures de motif à la double croche, ça n’aide pas trop décrire le tempo sous la forme X/16) !

J’ai pris beaucoup de plaisir à composer la batterie aussi, et si j’ai surtout pensé « métal », je dois avouer que le film Whiplash a fait lui aussi parti de mes sources d’inspiration ! D’où le petit bridge composé en swing (triolet de croche) et les roulements de caisse claire de presque une mesure à la fin ! 😛

Les Scripts

Pendant la réalisation de ce morceau, je faisais pas mal de programmation pour REAPER (une quarantaine de scripts en 3 mois), et dès que je sentais qu’à un moment un autre mon workflow pouvait être optimisé par un script, j’ouvrais l’éditeur de code et je me mettais à la tâche. Bon du coup, ce sera surtout sur le prochain morceau que le gain de temps se fera vraiment sentir ! 😀

Parmi les scripts qui m’ont le plus aidé :

Vous pourrez les télécharger sur mon répertoire GitHub si vous les voulez !

Le Titre

Avant de faire l’illustration d’un morceau, et surtout avant de le sortir… il faut un titre. Et ce n’est pas l’étape la plus simple du processus, surtout quand les rythmes ont été composés sans thème précis en tête. Certes j’avais une idée claire de l’émotion à véhiculer, mais ça n’en fait pas spontanément un bon titre !

Et un soir sur les coups de 4h du matin, Eurêka : Post-Chromatic Stress Syndrom, en référence aux nombreux chromatismes utilisés dans la musique, à l’ambiance de la musique, bien entendu ! 😀

L’Illustration

Titre en tête, il fallait une image dans le ton, assez torturée. Hmm… Pourquoi pas un dessin presque enfantin, iconique. Gribouillé, pour le côté stress, et en blanc sur fond noir pour que ce soit encore plus badant. Un mec violent en contre plongé, avec la tête barré pour le côté traumatisme, avec des touches de rouges pour symboliser la violence, rouge placé à des endroits faisant sens, inspiré par la carte des températures temporelles selon les émotion récemment publié dans Science-et Vie. Et une guitare, parce que c’est l’instrument avec lequel j’ai composé le morceau. Plus qu’à dessiner !

La pochette a été réalisé avec Krita, le logiciel de digital painting open source dont je vous ai fait l’éloge dans mon précédant article. Il s’agit de ma première véritable création avec ce logiciel, et je dois dire que je n’ai pas été déçu ! À part quelques bugs liés à la béta, je dois dire que je suis émerveillé par ses capacités, et je me suis senti bien plus à l’aise pour faire un dessin que sous n’importe quel autre logiciel d’image.

La tablette graphique a bien sûr énormément contribué au réalisme des tracés et des textures de l’image.

Vous pourrez la retrouver sur mon compte deviantArt si vous voulez !

L’Enregistrement et le Mixage

J’ai choisi d’enregistré en solo, en utilisant une batterie et une basse virtuelle, car ça faisait longtemps que je n’avais pas composé un truc en solo, et je voulais essayer de voir ce qu’on pouvait obtenir « simplement » comme son quand on se débrouille tout seul avec sa guitare, en guise de démo pour les autres potes qui sont dans ce cas.

Pour le son de la guitare je voulais quelque chose d’agressif, mais je voulais pouvoir garder une souplesse dans l’édition, car ce genre de morceau a besoin d’une précision hors-norme pour que ça sonne bien. Avec les guitares panoramisées à l’extrême, la moindre petite différence se fait ressentir, et le seuil à partir duquel ça devient gênant est assez bas.

Il fallait donc que j’enregistre en direct, avec des simulations d’ampli virtuel derrière.

Mais le fait est que j’aime beaucoup le son de ma pédale de disto MT-2. Alors j’ai couplé l’enregistrement en direct avec un micro placé devant l’ampli ! Ainisi, le mélange des deux sons (synthétique et prise réel) est plus riche, et en groupant les objets audios dans le projet sous REAPER, je récupérais la souplesse d’édition que j’aurai perdu si je n’avais enregistré qu’au micro. Il est en effet beaucoup plus facile d’éditer une prise enregistrée en direct pour laquelle la forme d’onde est claire et définie, qu’une prise pleine de distorsion.

Pour les instruments virtuels, il a fallu grandement humaniser les partitions, afin que l’on ressente plus « l’humain qui joue ». Il a fallu donc penser à plusieurs choses pour cela, je vous en donne un résumé pour la batterie :

  • la vitesse de jeu
  • l’emplacement des toms/cymbales
  • le nombre de mains du batteur (on peut pas lui faire un taper une caisse claire, un tom et une cymbale en même temps)
  • le mouvement du batteur (en particulier pendant les rouler)
  • les variations de force de frappe
  • les micro-variations vis à vis de la précision

Le Morceau

Ah bah oui j’en parle depuis tout à l’heure mais je vous l’ai toujours pas fait écouter ! Et bien, le morceau, le voici !

Dédicaces

Je tiens à remercier Marc-Philippe, qui m’a encouragé à continuer alors que la musique n’était qu’en béta ; William, Victor et Matthieu, que j’ai fait attendre impatiemment en les teasant jours après jours ; à Mayla pour ses conseils « étatiques » sur l’illustration ; à Alban, pour sa curiosité ; et un grand merci à Marie, qui a eu la patience d’écouter le morceau une bonne vingtaine de fois, que ce soit au moment de la composition ou de l’enregistrement de la guitare, mais qui surtout, a montré son enthousiasme pour ce morceau de la première à la dernière note ! 🙂

Enfin, je remercie tous ceux qui partagerons le morceau ! 😛

Votre Avis

Qu’avez vous ressenti en écoutant la musique ? Cela vous a-t-il plu ? J’attends vos commentaires avec impatience ! 😀